Le château de la Baussonnière :
une histoire liée au protestantisme
Notre château est situé dans une ancienne province protestante, sur la route de Pouzauges à Chantonnay. Son architecture raconte à la fois sa fonction résidentielle mais aussi son rôle de place forte durant les guerres de religion. La Baussonnière est réputée de grand intérêt architectural et historique, à la qualité de conservation inespérée.
Plusieurs auteurs, historiens, architectes et géologues se sont déplacés pour découvrir le petit château et documenter leurs recherches. Parmi ces hôtes illustres, citons :
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Guillerm de Corbier, chercheur en histoire et en généalogie, a co-écrit une thèse sur Lancelot Voisin, sieur de la Popelinière et descendant de la Baussonnière ; il fut un illustre historien à l’époque des guerres de religion.
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Pauline Retailleau, licenciée en histoire de l’art et chercheuse en histoire de l’architecture, est l’autrice d’un livre sur les châteaux de sa Vendée natale. Le Manoir de la Baussonnière y figure en bonne place, page n°19.
L’architecture du manoir, bien différente des autres châteaux
en Vendée
La fondation du château remonte aux temps troublés de la guerre de Cent ans, il s’agissait à l’époque d’une maison forte détenue par la famille BESSONNEAU. C’est là probablement l’origine du nom de la BAUSSONNIERE.
Le manoir actuel fut construit au 16e siècle, par Gabriel ou Jehan Le Tourneur, un riche marchand de Pouzauges, ayant prospéré dans le commerce de laine. Si la Baussonnière a aujourd’hui perdu son enceinte fortifiée, elle a conservé un beau logis en retour d’équerre, un des derniers témoins du gothique tardif, superbe échantillon de la transition architecturale vers la Renaissance.
La tour et son architecture gothique tardif
Côté Nord-Est, le retour du logis est pourvu d’une grosse tour à pans coupés, flanquée d’une tourelle en encorbellement, reposant sur un magnifique cul de lampe. Cette tourelle est le signe extérieur d’un petit escalier à vis tout en pierre, desservant le 2e étage. La tour est également ornée d’une entrée surmontée d’un gâble en accolade et de pinacles, éléments d’architecture typiques du gothique tardif.
A l’intérieur du gâble en tuffeau sont gravées les armoiries des Le Tourneur :
« D’azur à 3 tours d’argent, rondes, ouvertes, posées deux et une. »
Une fois passée la porte cloutée, on se retrouve dans l’ancien vestibule, en levant les yeux, on peut distinguer 2 blasons à la croisée des voûtes, celui des Le Tourneur, l’autre a été effacé…
Les écrits historiques semblent localiser dans cette salle le départ d’un des 3 souterrains partant du château de la Baussonnière :
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Un 1er vers le château du Fief Milon, visible depuis le parc ;
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Un second vers le Beugnon dont il ne reste que la chapelle
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Et le dernier vers la Grossetière, une ancienne maison forte.
Ces trois domaines étaient protestants à l’époque…
En cas d’attaque, les gens pouvaient partir se réfugier discrètement chez leurs voisins en empruntant ces tunnels. Les entrées ont fini par être condamnées de peur qu’elles ne profitent aux voleurs !
Les éléments de style Renaissance
Le gîte occupe la plus belle partie du logis, avec une façade typique des débuts de la Renaissance. Les grandes fenêtres à meneaux ou à simple traverse sont une importante source de lumière naturelle. Chose impensable au Moyen-Âge, où les fenêtres n’étaient que des failles béantes dans l’architecture militaire des châteaux.
A l’intérieur, le salon a conservé son imposante cheminée d’apparât et sa hauteur sous plafond de 4m40
Un lieu emblématique de l’histoire du protestantisme local
Au début du 16e siècle, le monde religieux s’apprête à connaître une de ses plus grandes déchirures. Luther en Allemagne remet en cause le dogme catholique et fonde les bases du protestantisme. La nouvelle religion fait des émules, parmi lesquels, un certain Jean Calvin…
L’histoire raconte que l’homme arrive à Poitiers en 1534, c’est un étudiant frêle et hésitant. Il repart de la ville quelques semaines plus tard, enrichi de ses relations universitaires. Calvin est devenu le Grand Réformateur, scellant le destin du grand Ouest et du Royaume de France.
Les décennies à venir seront le théâtre d’une guerre civile fratricide, la Vendée y jouera sa part…
Le manoir de la Baussonnière n’échappera pas à son destin tumultueux.
L’histoire du protestantisme en Vendée, vue de la Baussonnière
Calvin et ses prêches ont fait tache d’huile, le protestantisme progresse rapidement chez les nobles du Haut Poitou (ancienne appellation de la Vendée). La riche famille Le Tourneur fait partie de ces nouveaux réformés convaincus, d’autres nobles de la région se convertissent et signent eux aussi L’Acte des protestants de Pouzauges. L’objectif est « d’abattre, de ruiner et de détruire le temple », autrement dit, la religion catholique. Exemple de passage à l’acte : Jean Le Tourneur envahit l’église du Boupère et y entrave le culte catholique des années durant.
Le protestantisme gagne ainsi les maîtres et leurs maisons : La Baussonnière, le Fief Milon, le Parc Soubise... A cette époque, l’illustre historien de la Popelinière, fils de Marie le Tourneur, décrit sa vision des événements dans son ouvrage « La Vraye et entière Histoire ».
La ligue protestante et le
« trésor des espagnols »
A l’époque des guerres de Religion, la Ligue protestante appelle en renfort des coreligionnaires d’Espagne. Une troupe de soldats vient alors occuper la place forte de la Baussonnière.
A l’époque, Jean Le Tourneur arrive à mettre la main, on ne sait comment, sur la paie en pièces d’argent de tous ces soldats.
Il cache le Trésor, en attendant des jours meilleurs, qui – apparemment - ne viendront pas.
Quelques siècles plus tard, la Baussonnière n’est plus que l’ombre d’elle-même. En 1923, le manoir est en piteux état, la belle pièce d’apparat sans fenêtres est livrée aux vents et aux intempéries.
Le notaire en charge de la vente décide de créer 2 propriétés distinctes : le château est coupé en deux !
Deux agriculteurs se portent alors acquéreurs chacun d’une moitié, plus intéressés par les nombreuses terres que par le logis… La grande salle à manger servira d’étable et la cheminée de râtelier à foin.
Mais cet état de décrépitude ne sera que passager, le manoir va bientôt renaître, et son propriétaire ne le sait pas encore !
Hiver 1931, François Soulard, déjà propriétaire de la Baussonnière depuis 8 ans, entreprend des travaux intérieurs dans la cuisine. Ce jour-là, il fait froid dehors, le travail à la pioche pour dégager le sol de la cuisine réchauffe notre homme.
Tout à coup un coup de pioche résonne avec des accents métalliques, François Soulard alors s’active, pioche, déblaie et fou de joie, trouve une cassette. On lui avait parlé d’un trésor légendaire, il est là, réel devant ses yeux :
534 pièces d’argent espagnoles et mexicaines, aux armes du roi Philippe IV d’Espagne, millésimées 1633 et 1634.
Après la vente de la plus grande partie du trésor, les nouveaux moyens financiers permettent de rénover le manoir et de développer « une ferme-modèle ». Pierre, le fils de François, reprend l’activité d’élevage de bovins avec grand succès, comme en témoignent les médailles tapissant la façade de l’étable.
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En 1998, avec sa femme Yvette, ils se lancent dans l’activité de chambres d’hôtes, pour accueillir des clients au château, à la demande de Philippe de Villiers qui cherche à loger les visiteurs du Grand Parc. En 2015, nous prenons la suite…
Le manoir de nos jours :
une demeure campagnarde ouverte au tourisme
Notre vieux château est devenu une charmante demeure campagnarde, permettant à tous de se retrouver au calme, d’être connecté à la nature, tout en profitant de la proximité des visites et découvertes culturelles de la Vendée.
Le manoir en a connu des tourments, des guerres et des tempêtes, mais il est toujours là, solide comme un roc de granit. Nous nous prenons à rêver qu’un jour il retrouvera son statut de château, avec son vestibule ouvrant sur une cour intérieure retrouvée et sa tour au Nord-Ouest.
Si comme pour nous, la Baussonnière vous provoque un coup de cœur, n’hésitez pas à réserver dès maintenant votre week-end ou plus, nous sommes là pour vous accueillir et vous conseiller.